THÉÂTRE D’ANATOMIE DE SAINT-CÔME

Pour pouvoir accueillir les chirurgiens français et étrangers et les étudiants en médecine qui envisagent de devenir chirurgiens ou se sont déjà engagés dans cette voie de formation, pour accueillir des collégiens, des lycéens et des étudiants afin de susciter des vocations, pour pouvoir informer le grand public, au travers des « mardis de la chirurgie », sur ce que sont les avancées chirurgicales et leurs résultats pour les patients, sur les perspectives et les espoirs qui y sont associés, l’Académie Nationale de Chirurgie a besoin d’un lieu facilement accessible ouvert sur la ville dans lequel il sera possible de faire à la fois de la formation chirurgicale et de l’information générale ouverte à tous incarnant l’excellence de la chirurgie française. Ce lieu existe : c’est à Paris, dans la si bien nommée rue de l’École de Médecine, le théâtre d’anatomie de Saint-Côme, propriété de la Ville, mitoyen du siège actuel de l’Académie Nationale de Chirurgie.

Pour l’Académie de Chirurgie, s’installer à Saint Côme serait un clin d’œil à l’Histoire puisque c’est dans ce théâtre que siégea la première société savante éponyme, réunissant au 13ème siècle les chirurgiens barbiers, prédécesseurs, certes lointains mais directs, des chirurgiens du 21ème siècle. Ce serait surtout, par la rénovation complète de locaux devenus totalement inadaptés aux besoins, un geste fort pour construire pour la chirurgie française un avenir digne de son passé.

Il est donc essentiel que ce soit l’Académie de Chirurgie et sa Fondation ouvertes sur la cité qui soient définitivement retenues par la Ville de Paris pour occuper ce lieu d’exception.

Un peu d’histoire

La chirurgie, définie comme les soins donnés avec les mains, fait partie de la médecine. La maladie ayant longtemps été vécue comme une épreuve infligée à l’Homme par Dieu ou Satan, la guérison était demandée à l’alchimiste, à l’exorciste ou à l’astrologue.

Les clercs et les religieux accueillaient autrefois des malades dans les monastères où ils exerçaient un art médico-chirurgical hérité d’Hippocrate et des auteurs grecs, notamment Galien, et transmis en partie par les arabes et les perses.

Au XIIe siècle, la chirurgie, alors pratiquée par les barbiers, fut condamnée par l’Église et sortie du domaine religieux.

Ce fut ensuite le cas au XIIIe siècle pour la médecine, avec le début de la rivalité entre savants-médecins et barbiers-chirurgiens.

La tradition chirurgicale française, fondée sur l’observation et l’expérience, et non sur un raisonnement théorique, se déploya à partir du XIVe siècle. Elle s’appuya sur l’étude de l’anatomie à partir du XVe siècle, dans des théâtres d’anatomie, dont les premiers furent construits au XVIe siècle en Italie du nord.

En butte à l’hostilité de la faculté de médecine de Paris, la chirurgie française dût son développement au XVIIe siècle au soutien du Roi Louis XIV. Il confia son enseignement notamment à Pierre Dionis au Jardin du Roi. Mais ce furent les succès des opérations de Félix et de Mareschal sur la personne de Louis XIV qui assirent définitivement la réputation de la chirurgie française. Ils permirent la création, par Louis XV, de la Société royale de Chirurgie en 1731 transformée avec La Martinière et La Peyronie en 1748 en Académie royale de Chirurgie, au grand dam de la faculté de médecine.

Ces institutions s’installèrent dans le théâtre d’anatomie construit en 1696 aux Cordeliers par la confrérie des chirurgiens de Saint-Côme, avant leur déménagement en 1775 dans le grand théâtre inauguré par Louis XVI et situé en face des Cordeliers.

Le projet Saint-Côme

Rénover un bâtiment historique où a siégé la confrérie Saint-Côme des chirurgiens barbiers fondée par Saint Louis, puis, jusqu’en 1793, l’Académie royale de Chirurgie, pour en faire un centre ouvert au public et à toutes les activités de l’Académie Nationale de Chirurgie.

Réaménager pour mettre aux normes et moderniser des bâtiments anciens qui devront être adaptés à leur siècle.

Réouvrir au public une institution tri-séculaire avec des conférences, des expositions, des séminaires, des journées « portes ouvertes » pour les lycéens, des possibilités d’accueil et d’hébergement d’étudiants français et étrangers…